| C’que j’te livre, non rien de complexe
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| C’est juste mon texte, c’est le savon
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| Tu sais, j’ai trop de scrupules et j’suis lucide sur mon état
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| Ce qu’ils nous ont laissé? |
| Espoir et fausses joies
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| On cessera d’parler de ça p’t-êt' jamais, ouais j’sais c’est noir
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| Demain c’est loin, je l’ai dit, si j’le répète c’est mieux
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| Si j’foire ma vie je m’en carre mais j’foire aussi la vie des miens
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| Je vis mieux depuis que j'écoute plus souvent l’avis des miens
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| Ravi d’un rien parce qu’habitué à peu, j’ai vécu chichement, chiche man,
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| on s’tire d’ici
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| Vivement ce jour mais ce jour n’est pas venu, j’ai passé 10 ans tristement
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| La rue a eu ton fils, pour oublier j’fumais trop de cannabis man
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| Là au milieu des parrains, j’ai vu plus de fric que dans Casino
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| Avec mes 20 balles au p’tit Casino, j’ai vécu ma routine seulement dans le fond
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| Quand mes potes vendaient la popo et par jour s’faisaient des millions
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| Le fric m’a jamais tourné la tronche, j’pensais p’tit, à fumer, à rimer
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| À boire mon bon punch, à être raide pour les heures qui suivaient
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| Plus j’buvais plus ça passait, j’cuvais les mains sur la putain d’cuvette rivées
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| Et là j’songeais que les lèches de la classe avaient p’t-êt' raison
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| Que c'était moi le lâche
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| Puis on lâche ses études pour un prétexte bidon
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| Et on lâche son étude de la vie sur un premier texte bidon
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| Et pour ça, j’vends mes rimes comme un savon
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| On sort des tripes tout ce qu’on vit et c’que nous savons
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| J’applique l’intelligence du turf dans mon giron
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| Y’a pas de putes et pas de place pour les caves que nous bravons
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| Et pour ça, j’vends mes rimes comme un savon
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| Lâche des bombes sur des vinyles que nous gravons
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| J’applique l’intelligence du turf dans mon sillon
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| C’est plein de groupes ici ce n’est que du cœur que nous vendons
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| Et pour ça, j’vends mes rimes comme un savon
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| Toutes ces années stériles, accroupi sur une rampe
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| Comptant les secondes s'évaporant dans les pertes
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| L’estomac en proie aux crampes si violentes et les merdes tombent sur la route
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| Tu sais plus si c’est l’doute, la faim ou le stress qui t’prend
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| Avec nos ganaches de craps à l'écran
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| J’suis fier d’pouvoir poser sur l'écrin avec cran
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| Sans s’dire ma face de faits divers fait tâche à leur sens
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| Ce qu’ils pensent? |
| Je m’en secoue
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| Tant de silences qui voulaient dire au secours
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| Personne n’est venu grand, j’me suis débrouillé seul
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| Sauf quand mes potes mataient mon dos si je m’embrouillais seul
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| Tu connais le truc, les shlass et les clans
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| Belsunce 86 centre, dangereux de squatter les bancs
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| Paroles fortes et conneries à 2 francs
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| On en trouvait tremblants par terre dans le hall en train de baigner dans leur
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| sang
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| Frontière mince, transparente, séparant les mecs biens, sincères, fiers,
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| francs des embryons délinquants
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| Des gens brillants, combien s’en sortent?
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| Combien regardent leur vie sous le briquet, vont en soirée sous escorte
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| On s’content des histoires de faits d’armes violents
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| On est loin des légendes sur le pays qui plaisaient à nos parents
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| Ma rime je vends bleu, tout simplement à qui le veut
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| Et des jours de grand beau temps, au fond de ces yeux, il pleut
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| Reluque la salive sur ma langue et mes dents
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| Apologie du précédent, timide, clos, le stress aidant
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| À égréner toutes ces minutes, c’est horrible j’veux pas le revivre
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| J’me réfugie, derrière ce thème, j’me livre
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| Il joue des notes couleur de l’air du temps
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| J’pourrais jamais plus traîner comme avant
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| J’ai le sentiment que j’perds du temps
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| C’est idiot mais c’est comme ça que j’me sens
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| Évacuer le fiel par la plume, je n’ai que ça dans le sang
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| Et pour ça, j’vends mes rimes comme un savon
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| On sort des tripes tout ce qu’on vit et c’que nous savons
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| J’applique l’intelligence du turf dans mon giron
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| Y’a pas de putes et pas de place pour les caves que nous bravons
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| Et pour ça, j’vends mes rimes comme un savon
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| Lâche des bombes sur des vinyles que nous gravons
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| J’applique l’intelligence du turf dans mon sillon
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| C’est plein de groupes ici ce n’est que du cœur que nous vendons
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| Et pour ça, j’vends mes rimes comme un savon
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| C’est comme ça il faut croire, c’est ce qui a été dessiné
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| Un mic? |
| C’est peut-être ce à quoi j’ai été destiné
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| Soit, mais c’est un autre chapitre du livre de ma vie
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| Et c’est pour la postérité que je livre un autre pan de ma vie
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| Et quand je serai plus là
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| Pour ceux qui m’ont tenu la main et ceux qui l’ont lâchée
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| Pour ceux qui firent mes joies et ceux qui l’ont gâchée
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| Pour mes soleils et mes lunes
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| 3.6.1. |
| degrés de rotation
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| Du rien au tout, et puis du tout au rien
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| Juste que nous sommes rien du tout
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| En fait on sait rien, c’est tout
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| AKH |