| De toutes les couleurs
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| Du vert si tu préfères
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| Pour aller dans ta vie quand ta vie désespère
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| Pour t’enfuir loin du bruit quand le bruit exagère
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| Et qu’il met un champ d’ombre au bout de ton soleil
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| Quand les parfums jaloux de ton odeur profonde
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| S’arrangent pour lancer leurs signaux à la ronde
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| Et dire que les bois vertueux de l’automne
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| Sont priés de descendre et de faire l’aumône
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| De leur chagrin mis en pilule et en sommeil
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| De toutes les couleurs
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| Du bleu dans les discours
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| Et dans les super ciels qu’on voit du fond des cours
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| Avec des yeux super et quand on voit l’Amour
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| Lisser ses ailes d’ange et plier sous l’orage
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| Quand les gens dérangés par la moisson du rêve
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| S’inquiètent de savoir comment les idées lèvent
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| Et comment l’on pourrait peut-être leur couper
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| Les ailes et la vertu dans le bleu de l'été
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| Quand naissent les idées avec la fleur de l'âge
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| De toutes les couleurs
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| Du jaune à l'étalage
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| Et dans la déraison quand Vincent la partage
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| Quand la vitrine du malheur tourne la page
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| Comme tournent les sols devant la Vérité
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| Du jaune dans le vent quand le pollen peluche
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| A l’heure exacte et fait danser le rock aux ruches
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| Quand une abeille a mis son quartz à l’heure-miel
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| Quand le festin malin semble venir du ciel
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| Pour rire jaune enfin dans le supermarché
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| De toutes les couleurs
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| Du rouge où que tu ailles
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| Le rouge de l’Amour quand l’Amour s’encanaille
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| Au bord de la folie dans la soie ou la paille
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| Quand il ne reste d’un instant que l'éternel
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| Quand grimpe dans ton ventre une bête superbe
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| La bave aux dents et le reste comme une gerbe
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| Et qui s'épanouit comme de l’Autre monde
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| A raconter plus tard l'éternelle seconde
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| Qui rien finit jamais de couler dans le ciel
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| De toutes les couleurs
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| Du noir comme un habit
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| Du noir pour ton amour du noir pour tes amis
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| Avec un peu de rêve au bout en noir aussi
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| Et puis teindre du rouge au noir les thermidors
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| Quand Dieu boira le coup avec tous tes copains
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| Quand les Maîtres n’auront plus qu’un bout de sapin
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| Quand ils auront appris à se tenir debout
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| Avant de se coucher pour tirer quelques coups
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| Et sans doute les quat’cents coups avec la mort |