| On m’appelle la télé, la montreuse à tout-va |
| Avant de faire le trottoir je me les caille sur les toits |
| Je suis pas grand-chose de bien, c’est sûr, mais ce qui me gêne |
| C’est leurs yeux interlopes qui me luxent les antennes… |
| J’ai un gars qu’est direct et l’autre qu’on nomme play-back |
| Et tout ça se pellicule et tout ça se met en boîte |
| Mais les clients sérieux c’est pas qu’ils m’embarrassent |
| Et pour pas faire d’envieux je me les fais face à face |
| On m’appelle la télé, la montreuse électrique |
| Et je suis comme une morphine qu’endort la république |
| Quand y’a des pinailleurs qui me soulèvent des problèmes |
| Sur qui ou quoi ou qu’est-ce… je leur dis: Jugez vous-mêmes |
| Un ministre à l’année que le trottoir indispose |
| Entre deux cabinets fréquente ma télé-close |
| Pour les yeux affamés qui vont chercher fortune |
| Dans mon lit à colonnes je peux leur montrer ma Une |
| On m’appelle la télé des familles tout ce qui y’a de mieux |
| J’ai des ministres oc-CULtes à qui je fais les yeux |
| Je suis la télé-partouze, finalement, faut bien le dire |
| Qu’importe la partouze quand c’est pour le plaisir |
| Des fois je suis l’invisible, j’en ai qui marchent à ça, |
| T’as pas vu, mon coco, mes soutiens-caméras? |
| Quand je suis exciting, y’a de drôles de poulets |
| Qui foutent un carré blanc sur ce qu’ils vont lorgner |
| On m’appelle la télé et je fais tous les quartiers |
| Avec mes pattes en l’air j’ai le voyeur assuré |
| L’Olympe s’est vidé, le music-hall du business, |
| Alors pour le remplir il tâte mon Palmarès |
| Depuis que j’ai de la Lecture pour tous je suis un peu snob |
| Je bouffe avec Montherlant qui m’améliore mon job |
| Mais comme le vendredi c’est le jour de la morue |
| Mon mac Panorama me fout au coin des rues |
| On m’appelle la télé de la photo cavaleuse |
| Sur mon trottoir là-haut je me sens toute transisteuse |
| Tout comme les filles publiques qu’ont leur jour de sortie |
| Moi pour prendre un coup d’air faut que je me tape le rugby |
| Des fois je suis comme les grues qui font du sentiment |
| Je fais pas payer trop cher et tout le monde est content |
| Des fois je suis pas causeuse, c’est quand j’ai mes affaires |
| Alors je dis: Barka! et je prends le frais mon petit père… |