| Sais tu vraiment ce qu’est le rap français? |
| Le mien vient d’Haïti, teint couleur black foncé |
| Monte le son sur le trajet du tier-qu's |
| Et j’te change une carrière en une tragédie grecque |
| J’ai pas quitté mon statut d’auditeur |
| 31 ans et toujours au stade du kiffeur |
| Je n’ai que faire qu’avec le temps on soit devenus des proches |
| J’te regarde encore comme Debbouze regarderait Desproges |
| T’es le frère d’un autre ventre, le jumeau d’un autre sang |
| On trempe nos plumes dans la même encre |
| Si tu pars, pas d’hologramme, on te clonera |
| On te décorera, moi et Teddy Corona |
| Tu as donné au rap bien plus qu’il ne t’a rendu |
| Avec l’espoir d’un peu d’amour d’un nid de tarentules |
| Nostalgie d’une époque où j’déchire mes jeans |
| Et pour un court instant, Médine devient Dj Mehdi |
| Ali est né où les hommes sont aliénés |
| Ali aime les jeunes, mais les jeunes haïssent l’ainé |
| Ali ne ment pas, mais Ali alimente |
| Ali ne chante pas, il pousse des cris de ralliements |
| Ali est né où les hommes sont bien alignés |
| Ali aime les gens, mais les gens n’veulent pas s’allier |
| Personne t’idéalise, ode au leader d’Ideal J, alias Ali X |
| Sais-tu vraiment ce qu’est le rap censé? |
| Si un dōjō c'était, lui aurait le grade senseï |
| Chaque fois qu’j’te vois sur scène, j’en perds mes mots |
| J’te regarde comme si le fils Bedos voyait le père Devos |
| J’suis ni Orlysien ni Vytriot |
| Mais j’tire sur qui te tire un portrait au vitriol |
| Tous ces bourgeois bohèmes pleins de Parisianisme |
| Prêts à cracher sur tes classiques dans leurs bars à pianistes |
| Ils veulent l’oeuvre sans l’homme, l'être sans l'âme |
| L’enveloppe sans la lettre et l'étui sans l’arme |
| La critique est leur sport national |
| Ils te veulent droit comme un pasteur de Nation of Islam |
| Ils te veulent pieu, homme sage et chaste |
| Ils se cherchent une grande figure pour n’plus se regarder dans la glace |
| Incapables d’aligner trois conseils sur feuille volante |
| Feraient pas cent mètres dans tes baskets avec trois potes partis de morts |
| violentes |
| Que demande-t-on à nos artistes favoris? |
| D’avoir l’armure du leadership et la plume qui divertit |
| D'être street créditeurs dans une bulle spéculative |
| D'être une icône médiatique qui accomplit les tâches invisibles |
| Quand ils cherchent tous à élire le Roi Lion |
| Mon admiration vient décorer le dompteur au moignon |
| Celui qui disait sans cesse «arrête de crier» en criant |
| Ce rappeur qui n'était pas là pour dire ce que l’on voulait entendre |
| Ali est né où les hommes sont aliénés |
| Ali aime les jeunes, mais les jeunes haïssent l’ainé |
| Ali ne ment pas, mais Ali alimente |
| Ali ne chante pas, il pousse des cris de ralliements |
| Ali est né où les hommes sont bien alignés |
| Ali aime les gens, mais les gens n’veulent pas s’allier |
| Personne t’idéalise, ode au leader d’Ideal J |
| Loin des bureaux à dorures, où l’on adoube les veaux d’or |
| Et de ces hommes qui finissent par brûler les vedettes qu’ils adorent |
| Loin du paganisme et de ces hommes qu’on prophétise |
| Mon dieu est unique, c’est celui d’El Hadji Malick et d’Ali X |
| Tu cherches l’idole, je cherche le leader |
| Un peu dans Malcolm, un peu dans Martin Luther |
| Un peu dans Tariq, un peu dans celui qui t’gênes |
| Un peu dans Alix Mathurin, aka Kery James |
| Ali est né où les hommes sont aliénés |
| Ali aime les jeunes, mais les jeunes haïssent l’ainé |
| Ali ne ment pas, mais Ali alimente |
| Ali ne chante pas, il pousse des cris de ralliements |
| Ali est né où les hommes sont bien alignés |
| Ali aime les gens, mais les gens n’veulent pas s’allier |
| Personne t’idéalise, ode au leader d’Ideal J, alias Ali X |