| Coupable de couplets politisés |
| Digitales empreintes et portraits robotisés |
| Contrôlés aux analyses urinaires |
| La rétine scannée, observations préliminaires |
| Ils me tirent le portrait comme Alexis Delahaye |
| Bien loin du tribunal de la Haye |
| Interrogatoire musclé, scènes sous tension |
| La combinaison orange m’informe du lieu de détention |
| La cellule est pleine de photographies |
| Tapisserie de pellicules: véritable biographie |
| Recensement de ma vie et ses instants |
| Et j’crois bien avoir perdu la notion du temps |
| (Bruit de rembobinage) |
| Retour en arrière, 7 jours en arrière |
| Lorsque les experts fouillaient mes ordures ménagères |
| Lorsque bizarrement mon bras droit me démangeait |
| Ignorant qu’ils m’avaient placé une puce sous-cutanée |
| À la FNAC de Coty je sonne aux portiques |
| Chez Virgin le vigile demande mon passeport biométrique |
| Un double appel qui dédouble ma voix |
| Mon cellulaire SFR est sur écoute depuis des mois |
| Depuis la mise en bac de mon premier opus |
| Eleven September ou le récit des Airbus |
| Le second n’arrangera pas la donne |
| Le plus grand des combats contre les détracteurs de l’album |
| Au détecteur de mensonges on m’y soumettra |
| Je le sais depuis que j’dors mal sous mes draps |
| Je sens qu’on m’observe, on n’m’invite plus en concert |
| J’me méfie même de mes boites de conserves |
| Paranoïaque du micro planqué |
| Use le langage des signes pour pouvoir communiquer |
| Détruis mes joggings dans un baril enflammé |
| Avec un masque et des gants j’ouvre le courrier |
| Anonyme comme trois fois cette semaine |
| Une écriture découpée dans le journal de la semaine |
| Minutieusement regroupée côte à côte |
| Formant des phrases construites menaçantes à mon encontre |
| «Tu te rapproches de la ratonnade bicot |
| Te souviens-tu de Steven Biko? |
| Du congolais, de l’afghan, de l’afro-américain |
| Auxquels s’ajoutera l’algérien |
| Cesse de réveiller les foules, le monde préfère les fous |
| Voudrais-tu t’attirer les foudres? «Je prends la poudre d’escampette vers la Costa del Sol |
| Puis renonce pour le foyer Sonacotra |
| Recherché par Interpol, mandat international |
| Je n’vis plus qu’avec le tirailleur national |
| Ancien combattant désormais à la retraite |
| Voudrait bien changer sa croix de guerre en pension nette |
| Il s’improvise mécanicien à ses heures perdues |
| D’ailleurs se propose de vérifier ma voiture |
| Citadine obsolète, soumise au check-up |
| Récupérée dans un parking rempli de pick-up |
| Le règlement est offert par le soldat mécano |
| Lui qui avait tant besoin d’argent 2 jours plus tôt |
| Je reprends la route, jette un œil dans le rétro |
| Plus de traces du gentil mécano |
| Un émetteur sur mon tableau de bord |
| Un second dans l’appui tête de la place du mort |
| J’abandonne ma Twingo sur une aire de repos |
| Entre Mantes-la-Jolie et les Mureaux |
| Appel en PCV d’une Télécom cabine |
| Allô, à l’huile, de la friture sur la ligne |
| Sans que mon correspondant soit sous un tunnel |
| Ce sont les inspecteurs qui répondent au standard, chez Bouygues Tél |
| C’en est trop, je quitte la planète matérielle |
| Pars me réfugier dans un monde bien plus spirituel |
| Ancienne cave convertie en lieu de culte |
| Aucune chance de m’inculper ici auront les incultes |
| Accueilli par un visage décontracté |
| Qui se présente à moi comme l’imam de la mosquée |
| Comme étant le référent dans le domaine de la science |
| Aucun accent identifiant sa provenance |
| «Te voici dans la maison du Seigneur |
| Parmi tous les endroits, tu te trouves dans le meilleur |
| Le croyant est le frère du croyant |
| Tu es ici chez toi pour le temps désirant «Hospitalier, la nourriture est appréciable |
| On se rappelle de Dieu et des guet-apens du diable |
| Le soir, après la prière collective |
| J'écris des rimes, comble un manque affectif |
| Puis je m’allonge, repense à ma famille |
| À mon épouse, mes frères, mes cousins, mes amis |
| Rien d’alarmant, c’est la fin de la poursuite |
| Je m’endors en étant sûr d’avoir brouillé les pistes |
| Je m’endors puis rêve à mon come-back |
| Bizarrement rêve de l’imam dans le véhicule de la BAC |
| Les djellabas se changent en uniformes |
| Les chéchias deviennent des képis, les minarets des miradors |
| Police, dans les yeux lampes torches aveuglantes |
| Fils du Mal, bras tends t’on, menotté à plan ventre |
| Respire la carpette, le canon dans le cou |
| Montré du doigt par le traître qui prépara ce coup |
| Lieu de culte factice, homme de foi délateur, non |
| Couverture dans tous les secteurs |
| L’arrestation de la panthère, un coup de filet |
| Par l’imam infiltré de la DST |
| Bien souvent, c’est auprès des siens que l’on se sent le plus en sécurité |
| Mais comme dirait mon pote Tiers-Monde: «Malcolm X c’est un noir qui l’a tué |
| «. Et ouais |
| Règle numéro un: ne faire confiance à personne |
| Règle numéro deux: même pas à toi-même |
| Et si tu dois choisir entre la peste et le choléra |
| Choisis celui que tu n’connais pas |
| Allo, Allo, Allo !!! |
| Allo Salam Medine, Tiers Monde là |
| Vas-y rappelle-moi là, faut qu’on voit pour le morceau ensemble t’as vu |
| J’ai reçu ton mail là avec l’instru tout ça puis le thème là, Soul Rebel là |
| C’est quoi Soul Rebel, tu te prends pour Bob Marley ou quoi? |
| Bob Marley avec une barbe, frère |
| Vas-y te prends pas la tête à me rappeler, on va s’capter directement au studio |
| On monte au studio puis on voit |
| Vas-y Salam, fais pas le con, la famille |