| Au nom de la jeunesse, aux saisons des beaux jours
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| Mes jeunes idées courent étaler leurs faiblesses
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| Au soleil de l’amour, au nom de la jeunesse
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| Aux printemps tourmentés de mes tendres années
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| Se vautre ma paresse dans la fraîche rosée.
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| D’un autre idéalisme dans un nouveau décor
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| Le romantisme est mort, vive le romantisme
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| Qui en renaît plus fort et porte la tignasse
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| Qu’il te plaît à porter, car présent ou passé
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| Le coeur reste à sa place mais il bat, syncopé.
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| Au nom de la jeunesse, au jardin de ses fleurs
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| Je n’ai pas de couleur, je n’ai que ma détresse
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| Que l’on prend pour fureur.
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| Au nom de la jeunesse, je cherche à effacer
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| Tout un monde empesé par besoin de tendresse
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| Et par soif d'être aimé et ce qui me diffère
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| C’est qu’avec des chansons, je rythme mes passions
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| Pour faire à ma manière une révolution
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| Et chante mes problèmes et dors ici ou là
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| Le monde est sous mes pas et je vis comme j’aime
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| Et l’amour est sans loi.
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| Au nom de la jeunesse, au cri de «Liberté !»
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| Je me laisse brûler à la tendre caresse
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| Du feu de l’amitié.
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| Au nom de la jeunesse, je ressemble surtout
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| À un jeune chien fou qui sans maître et sans laisse
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| Veut vivre comme un loup.
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| En condamnant la guerre, je deviens inquiétant
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| Et surtout déroutant par mon vocabulaire
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| Qu’est celui d’un enfant, je suis fait de souffrance
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| Je veux garder encore et toujours en mon corps
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| La grâce de l’enfance jusqu’au jour de ma mort.
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| Au nom de la jeunesse, avant que disparaisse de ma vie l'âge d’or. |