| Hier encore, j’avais vingt ans
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| Je caressais le temps, et jouais de la vie
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| Comme on joue de l’amour, et je vivais la nuit
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| Sans compter sur mes jours, qui fuyaient dans le temps
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| J’ai fait tant de projets, qui sont restés en l’air
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| J’ai fondé tant d’espoirs, qui se sont envolés
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| Que je reste perdu, ne sachant où aller
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| Les yeux cherchant le ciel, mais le cœur mis en terre
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| Hier encore, j’avais vingt ans
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| Je gaspillais le temps, en croyant l’arrêter
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| Et pour le retenir, même le devancer
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| Je n’ai fait que courir, et me suis essoufflé
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| Ignorant le passé, conjuguant au futur
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| Je précédais de moi toute conversation
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| Et donnais mon avis, que je voulais le bon
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| Pour critiquer le monde, avec désinvolture
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| Hier encore, j’avais vingt ans
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| Mais j’ai perdu mon temps à faire des folies
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| Qui ne me laissent au fond rien de vraiment précis
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| Que quelques rides au front, et la peur de l’ennui
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| Car mes amours sont mortes, avant que d’exister
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| Mes amis sont partis, et ne reviendront pas
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| Par ma faute j’ai fait le vide autour de moi
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| Et j’ai gâché ma vie, et mes jeunes années
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| Du meilleur et du pire, en jetant le meilleur
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| J’ai figé mes sourires, et j’ai glacé mes pleurs
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| Où sont-ils à présent…
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| À présent mes vingt ans? |