Información de la canción En esta página puedes encontrar la letra de la canción Irruption, artista - Gaël Faye. canción del álbum Rythmes et botanique, en el genero Рэп и хип-хоп
Fecha de emisión: 13.04.2017
Etiqueta de registro: Excuse My French
Idioma de la canción: Francés
Irruption |
On sort en trombe, en nombre, on se déverse en plaine |
En centaines, en millions, en milliards ou en millièmes |
De quelques simples gouttes à des marées humaines |
Des jaillissements d’aurore pour éclairer des emblèmes |
Des lanternes dans la tête, si l’on plonge dans les ténèbres |
On nous appelle «PD», «blancos», «bougnoules» ou bien «nègres» |
On vit dans la riposte, on réfléchit après-coup |
On vit extra-muros, donc on arrive par vos égouts |
Nous sommes des cargaisons de femmes voilées, des youyous stridents |
Des rastas, des casquettes tournées, des voyous prudents |
Des espoirs accrochés, des paradis assassinés |
Des parents épuisés enfantant des gosses méprisés |
De la marmaille bruyante, des petits morveux frisés |
Engraissés d’allocations qui donnent des prétextes à voter |
Trouver des bouc-émissaires, les égorger pour l’Aïd |
Mourir dans une clairière sans treilli pour ce pays |
L’affiche est couleur sang, et Manouchian vient pas d’Auvergne |
Le tirailleur t’emmerde, il a fécondé ta grand-mère |
On investit Brongniart, le dos au mur comme Jean-Pierre Thorn |
On s’en fout du grand soir parce que la nuit, c’est bien trop morne |
On veut même pas de soleil mais des éclipses pour faire l’amour |
Pour que l’instant soit bref, intense comme un fruit qu’on savoure |
Aux armes miraculeuses on a lu Césaire et Prévert |
On viendra vous faire la guerre avec la parole poudrière |
On n’désigne plus l’ennemi, parce qu’il est partout même en nous |
On va mourir debout parce qu’on a vécu à genoux |
On est sourds aux slogans élimés par trop de manifs |
On devient arrogants on veut rimer comme des canifs |
On n’a plus 20 ans mais on n’en aura jamais 60 |
Car on bouffe du bisphénol à l’heure d’une planète suffocante |
On fait de nous des enfants pour nous interdire des luttes |
Donc nous on pend Peter-Pan, on va redevenir adultes |
On a coincé nos rages entre le mérite et l’héritage |
Et les puissants confisquent ce que les pauvres se partagent |
À leurs chaises musicales, personne ne joue, personne s’assoit |
On occupe du terrain, être indigné ça va de soi |
Angela ké fend’tchou aw pendant que ton papa est bien là |
On va ouvrir les portes de Soledad ou Attica |
Pharmaco-dépendants des OGM pour nous doper |
J’ai recraché l’assiette, monté le cheval et galopé |
Braqué un RER-dilligence; l’Apache de Belleville |
Viendra crier vengeance comme Balavoine arrive en ville |
Ils veulent nous assigner des places, et nous faire saigner |
Les amoureux aux bancs publics n’arrêteront jamais de s’aimer |
Depuis que nos checks ressemblent à des poignées de mains de Montoire |
On ne laissera personne parler au nom de nos espoirs |
On n’est pas des victimes, encore moins des condamnés |
On arrivera de l’aube en irruption spontanée… |