| J’ai balancé mon sourire par la fenêtre depuis qu’j’ai perdu l’Nord au fond
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| d’la banlieue Ouest
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| Ici, ça parle qu’en drogue du Sud ou armes de l’Est donc on s’pe-ta pour des
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| histoires de merde comme à Los Angeles
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| La rue, c’est pas la foire, ma vie, c’est pas l’Afrique, mais j’vois pleins
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| d’visages tristes
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| Et si ma mère pleure sur commande, ça n’fait pas d’elle une actrice
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| Deux fils sur trois dans l’tier-quar, deux fils sur trois sur des fiches
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| T’as peur des flics, accro à la tise ou bien casseur de vitres
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| J’aide la voisine à porter ses courses mais j’fous l’bordel en bas d’sa tour
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| J’suis dans l’binks avec Mehdi et Mamadou, l’p’tit frère d’Hapsatou
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| Et y a mon p’tit, il lève le cross, il tient bien l’ralenti mais il a d’jà
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| perdu ses deux darons
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| J’comprends l’envie d’se frotter au danger, nan, nan, j’vais pas mentir
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| J’ai d’jà pris l’volant, fermé les yeux en pensant à ma tombe
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| J’ai d’jà pris l’volant, fermé les yeux en pensant à ma tombe
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| Et j’suis abîmé, abîmé, comme les billets qui traînent au fond d’ma poche, abîmé
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| J’suis abîmé, abîmé, comme les billets qui traînent au fond d’ma poche, abîmé
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| À l’heure où j’te parle, j’suis en guerre avec des amis d’longue date
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| Des daronnes s’en remettent à Dieu quand leurs fils rentrent trop tard
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| Tous les jours, j’entends qu’un tel ou un tel a perdu la vie, la course à
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| l’oseille nous a pourri
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| Mon p’tit reuf chauffe la lame et l’destin sonne l’alarme
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| T’es seul aux Arrivants et c’est pas l’iaps qui sauve ton âme
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| Dis-moi, pourquoi tu sors ton arme? |
| T’as pas les couilles de tirer mais tu
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| l’as sortie donc ta vie, on va t’la r’tirer
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| C’est l’concours de celui qui a le cœur le plus noir
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| Poumons et cerveau encrassés, oseille encaissé, pêchés entassés
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| Nos démons enlacés, sang sur les lacets
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| Tellement habitué aux ténèbres qu’en plein jour, on peut plus voir
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| On fait des séries d’tractions lestées avec le poids d’nos erreurs
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| Capuchés en errance, le regard noir est rempli d’aigreur
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| Des litres écoulés et on s’sent couler
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| Des grandes menaces, on sait déjà c’qui va en découler
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| Des traces de craie sur le sol, croco ensanglanté
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| C’est pour mes enfants d’la tess qui font du mal sans s’en vanter
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| Eh, c’est pour mes enfants d’la tess qui font du mal sans s’en vanter
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| Et j’suis abîmé, abîmé, comme les billets qui traînent au fond d’ma poche, abîmé
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| J’suis abîmé, abîmé, comme les billets qui traînent au fond d’ma poche, abîmé |