Letras Jeudi - Hugo TSR

Jeudi

Début d’journée, mise en route\nJ’vois pas la vie en rose, j’suis dans l’rouge\nUn jeudi comme les autres\nJuste un jeudi comme les autres\nJ’ouvre les yeux une minute avant qu’l’réveil sonne\nLa routine, j’me lève tôt, à l’heure où y a personne\nJ’prends mon paquet au bord du lit, première grande taffe\nPas besoin d’volet: si j’vois l’soleil, c’est qu’j’suis en retard\nJ’mate le plafond, j’comate sur cette fissure\nJ’la vois pas grandir, elle est plus grande qu’avant, j’en suis sûr\nJ’me lève, j’quitte mes p’tits rêves à trois francs\nŒuf-mayonnaise pour le p’tit déj', pas d’croissant\nUn café, obligé, pour être au taquet\nJ’enfile mes claquettes, douche en speed avec des sons classiques\nJ’essaie les sons actuels mais y a R (R, R)\nC’est plus humain, les radios rap, c’est d’la merde\nDeuxième café, obligé, pour être aux aguets\nJ’enfile mes baskets, j’pars tranquille direction l’parking\nC’est quoi, cette journée encore pire que la veille?\nJ’aimerais que ça passe, comme l’averse, pour encaisser, j’fume la verte\nAu coin d’la street, sous les pubs, quelques gosses bourrés\nL’humain s’ennuie, comme un enfant qu’a trop d’jouets\nJ’arrive au Nissan, fissa, j’le démarre\nJ’m’arrête à la station, j’regarde les prix, j’déraille\nJ’allume le poste, j'écoute le journal de la nuit\nRéchauffement, armement, là, c’est Radio Apocalypse\nL’argent du peuple est siphonné, ils font des tours d’magie\nC’est les élections, des candidats ont des discours d’nazis\nLes allocations logements doivent être limitées aux Français et ne plus être\ndonnés aux étrangers Après tout, remettons-les dans les bateaux\nJ’arrive au taf, j’me gare à côté d’la maintenance\nJ’enfile mon gilet orange, la journée démarre maintenant\nJ’dis bonjour au collègue sans faire dans la séduction\nÉcouteurs dans les oreilles pour m’isoler avec du son