| T’as vu c’est drôle comme nom d’artiste, vu mon physique ça sonne faux
|
| J’suis né à Toulouse, j’y ai grandi la tête plein d’rêves
|
| Depuis je ressens un vide quand je suis loin d’elle
|
| J’ai toujours été le plus petit, le plus maigre, le plus fragile, le plus faible
|
| Tout l’monde me surnommait «le fil de fer»
|
| «L'asticot», «le squelette», «le morveux»…
|
| Le genre de p’tit qui à la piscine baissait les yeux
|
| J’ai tout fait plus tard que les autres
|
| Ma croissance en désordre
|
| Mais était-ce de ma faute que j’grandisse de la sorte?
|
| J’te parle de là où tout a commencé
|
| On choisit pas son corps mais ce qu’on en fait
|
| Je m’en suis sorti par l’humour, l’intelligence en contre-poids
|
| Transforme tes défauts en blagues et les gens riront avec toi
|
| Plutôt qu’de toi, avoue qu’c’est mieux non?
|
| Le second degré? |
| La première des protections
|
| Petit Flo grandira et il comprendra qu’une tête remplie est plus utile qu’avoir
|
| de gros bras
|
| L’homme idéal j’en étais pas l’archétype
|
| L’histoire commence mal, mais attends la suite
|
| Ok, attends la suite
|
| Petit rachitique au visage atypique
|
| Ok, les filles? |
| Ah, ok
|
| J’avais peur des filles en leur présence comme tétanisé
|
| J’attendais la princesse qui voudrait bien me dégivrer
|
| Elle paraissait si étrange, elle parlait une langue que mon manque de confiance
|
| m’empêchait de déchiffrer
|
| A des moments j’pensais sincèrement qu’aucune ne voudrait de moi
|
| Mes yeux marrons, mes cheveux noirs, le prince charmant ne me ressemblait pas
|
| J’pensais pas y arriver, je fantasmais sur mes amis
|
| Pardon les filles mais dans ce son j’dis que la vérité
|
| Ok, Marion, Audrey… Désolé
|
| Ok… L’argent? |
| (Ok)
|
| On avait pas d’argent, petite famille modeste
|
| Papa était chanteur, maman faisait le reste
|
| J’avoue j’en ai souffert même si le temps l’efface
|
| J’enviais les chaussures de mes camarades de classe
|
| J’en ai gardé des valeurs, de vraies valeurs, qui deviendront de vrais remparts
|
| J’me rappelle de papa l’air inquiet au Carrefour appelant maman pour l’achat
|
| d’une doudoune à 40 balles
|
| J’avais rien dans les poches et que dalle toute la journée
|
| Merci à tous les potes pour les kebabs que j’ai pas remboursés
|
| J’rêvais des caisses que Booba mettait dans ses clips
|
| L’histoire commence mal, mais attends la suite…
|
| Ok, attends la suite parce que ça a bien changé depuis… (Ok)
|
| Mon frère? |
| (Hey)
|
| Dans ma tête j’ai mis une graine, je l’ai plantée avec mon frère
|
| Un arrosoir rempli de mots, rempli d’espoir, rempli de rêves
|
| Je savais que cette graine pousserait avec le temps
|
| Du coup grâce à elle je me sentais deux fois plus grand
|
| En fait mon frère c’est mon sang
|
| C’est ma sève, c’est mon casque, mon bouclier, c’est mon clan, c’est mon glaive
|
| J’ai pas besoin de manager, de copine, de connaissances, de grand père,
|
| de maison de disques…
|
| J’ai mon frère, mon frère
|
| Ok, Oli tu sais déjà (ok)
|
| Le rap? |
| Ah, ok
|
| J'étais fan de rap, avant que ça devienne la mode
|
| Quand mes potes écoutaient du rock et faisaient du skate à l'école
|
| J’copiais les textes, j’bougeais la tête, j’rêvais d'être sur scène
|
| J'écoutais Diam’s, Joey Starr, j'écoutais Kool Shen
|
| J'écoutais Yousoupha, Sinik, Sefyu, IAM, Booba, Sopra, Mc Solaar,
|
| et bien sûr Orelsan
|
| J’voulais être comme eux, je les voyais comme des demi-dieux
|
| J’me rêvais sur scène comme Eminem sur la pochette de 2002
|
| Être de Toulouse ne nous a pas aidés
|
| Personne n’avait percé dans le rap à part Don Cho' et KDD
|
| Mais on y croyait, on était poussés par une force
|
| Une pincée de tuiles de Nougaro qui nous gonflait le torse
|
| Ok, Toulouse… Toulouse, Toulouse
|
| Aujourd’hui?
|
| Aujourd’hui il y’a beaucoup de choses qui ont changé
|
| Faut qu’j’t’explique
|
| Hum hum, comment te dire? |
| (Ok)
|
| Les années sont passées et ont effacé mes blessures
|
| Le succès prend ma confiance dans ses bras et la rassure
|
| La petite graine a poussé, elle est sortie des orties
|
| Les cicatrices c’est pour se rappeler qu’on s’en est sorti
|
| Qu’on s’en est sortis… (Ok)
|
| L’argent? |
| Oula, ok
|
| Et je suis plus effrayé
|
| Aujourd’hui on me paye pour mettre les chaussures que je pouvais pas me payer
|
| Je fais profiter les amis, pour ne pas regretter
|
| J’ai acheté une Rolex pour consoler l’enfant que j'étais |
| L’argent ça soulage, ça règle les problèmes
|
| Mais ça ne remplacera jamais le regard des gens qui t’aiment
|
| J’ai appris à me détendre, appris à me soigner
|
| L’argent c’est bien d’en prendre, mais c’est beau d’en donner
|
| Ok, c’est beau d’en donner
|
| On va essayer de faire plus encore
|
| J’ai dit, on va essayer, ok
|
| J’ai trouvé l’amour il a duré 4 ans merci, tu sais tu m’as construit
|
| En tant qu’homme, je pense à toi souvent
|
| J’ai dû prendre mon envol
|
| Je suis tellement désolé de ne pas avoir pu vaincre le temps
|
| Tellement désolé… Ok
|
| Aujourd’hui les filles me trouvent séduisant
|
| Je suis devenu cygne à la fin des concerts
|
| Elles veulent des beaux gosses costauds quand elles ont 18 ans
|
| Mais à 25, elles veulent des hommes de caractère
|
| C’est la vengeance du ringard, l’attaque des différents
|
| Pour réussi par besoin d'être irrespectueux ou méchant
|
| Si tu m'écoutes je veux qu’tu saches que tu peux le faire
|
| Qu’une seule seconde de vie vaut plus qu’une éternité de néant
|
| Ok, ça vaut bien plus ouais
|
| Accroche-toi, yeah
|
| Moi je vais m’reposer maintenant, ouais
|
| Il faut que je prenne des vacances, que j’arrête de bosser
|
| A fond sur l’autoroute, j’suis attiré par l’fossé
|
| Et désolé si parfois je me renferme comme une huître
|
| J’ai souvent l’impression de voir le monde à travers une vitre
|
| J’ai encore des démons à vaincre, des buts à atteindre et des craintes
|
| Mais j’vais pas me plaindre, j’suis pas prêt de m'éteindre
|
| Et on trinque, si tu veux me rejoindre dans le labyrinthe
|
| Allez viens oublie les contraintes, celles qui t'éreintent
|
| Mon empreinte, gravée dans l’enceinte, sa parole est simple
|
| Pour les siens, plus rien ne m’retient, j’suis un tout terrain
|
| Parle vrai, tu te doutais bien, mon ambition grimpe
|
| J’veux l’atteindre, jusqu'à voir ma putain d’gueule sur un timbre
|
| Ma putain de gueule sur un timbre
|
| Pourtant, on m’lèche déjà l’derrière (ha ha ha ha)
|
| J’suis heureux, j’ai bronzé sur un atoll
|
| Plus nerveux sur ce qui viendra après
|
| Tout va mieux, papa a vaincu l’alcool
|
| Tout va mieux, maman a fait la paix
|
| T’as vu la suite? |
| Merci la bonne étoile
|
| Pourtant, t’as bien compris que ça commençait mal
|
| J’attends plus la vague, j’attends le calme
|
| Petit prince est devenu le roi de son château de sable |