| Yeah
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| C’est toujours l’philosophe
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| Pour commencer, j’m’appelle Olivio, mais tout l’monde m’appelle Oli
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| T’as vu c’est simple comme nom d’artiste, sans artifices, pas d’folies
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| J’hésitais avec un truc plus cool mais j’me suis recentré
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| Le type qu’tu vois sur scène c’est l’même en vrai
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| J’suis né à Villeneuve-sur-Lot, je sais qu'ça fait pas star
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| Là où peu de gens ont mis les pieds, le genre de bled pas sur la carte
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| Le deuxième, une p’tite famille entre Argentine et Algérie
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| Ma mère me dit que j’suis né sur un éclat de rire
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| Calme, un peu rond, pourtant le fils d’un mince fêtard
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| Déjà une grosse tête, p’t'être pour ça que je l’ai pas prise plus tard
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| De retour à l’hôpital, mes poumons sont atteints
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| Depuis ce jour, j’prend un grand bol d’air chaque matin
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| Flashs d’engueulades, maman l’allumette, papa l’essence
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| Derrière la porte, j’entends qu’il a failli s’barrer à ma naissance
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| Mais envers nous leur amour se porte garant
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| Et on a eu la chance de grandir avec nos deux parents
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| Mon grand p’tit frère, comme je l’appelle, m'écarte de l’ennui
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| Depuis ma naissance j’ai pas le souvenir d’une putain de seconde sans lui
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| Famille moyenne, on voulait rajouter des zéros
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| Sacrifice pour une maison tranquille dans l’quartier de Nougaro
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| La honte quand mes voisins nous filaient leurs vêtements trop p’tits
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| Depuis j’ai promis à ma mère de rembourser le crédit
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| J’traînais avec Pierrette, grand-mère d’adoption me donnant des ailes
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| J’revois cette ambulance devant chez elle
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| Avec l'écriture on adorait s'évader, comme des jumeaux toujours ensemble
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| L’histoire de deux frères qui écrivent dans leurs chambres
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| Pas d’alcool, pas de drogue, une promesse sur une poignée d’main
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| Le vin on l’connaissait déjà trop bien
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| J’voulais m’exprimer, quitter la routine et ses barrages
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| Le destin m’emmènera à trouver une vieille trompette dans l’garage
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| Au fond d’la classe fallait que je m'évade mec
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| En cours de math la tête ailleurs, le prof remarque que j’pense déjà qu'à faire
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| des mics checks
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| En survêt', loin d’la chemise obligatoire
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| Toutes ces heures dans les couloirs du conservatoire
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| Refoulé des boites, j’côtoie l’intolérance
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| Dans les manifs avec Yanis à défendre notre France
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| Wawad, Wawad au beat box, impro de légende, tous dans sa voiture
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| Je vis du hip-hop, et j’ai dix-sept ans, le jour de ma signature
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| Voilà l’parcours j’gratte chaque jour, je lâche ma foudre dans tes oreilles
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| J’embrasse la foule, capte ma fougue, j’rap l’amour, j’ai pas sommeil, donc
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| J'écris la nuit, j'étudie la journée
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| J’ai mon bac et puis s’enchaîne la tournée
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| Notre mère, une lumière dans la brume
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| J’ai vu cette guerrière chasser son cancer comme si c'était un rhume
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| Tout va vite et pour le public, j’veux être exemplaire
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| Et dans mes rêves, j’ai des flashs de mon grand-père qui fait la guerre
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| J’te parle du fond de mon cœur, vrai, un peu blessé
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| Et j’te souhaite que du bonheur, comme si on s’connaissait
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| J’suis maladroit, le p’tit gars bizarre qui s’invente son monde
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| Et aime vous l’raconter
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| Avant, l’amour j’y croyais pas, trop timide pour ça
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| Jusqu’au jour où je l’ai rencontré
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| Quelques crasses sur ma route, ouais, bien sûr je doute, mais
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| J’ai de l’amour dans ma gourde et dans l’sac deux-trois couplets
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| Insatisfait, tête en l’air, retardataire
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| J’vise la Lune mais quand j’y serais j’viserais la Terre
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| Ouais, j’viserais la Terre
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| Oli, le philosophe
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| Pour finir je m’appelle Olivio, mais tout l’monde m’appelle Oli
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| T’as vu c’est simple comme nom d’artiste, sans artifices, pas d’folies
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| J’hésitais avec un truc plus cool mais j’me suis recentré
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| Le type qu’tu vois sur scène c’est l’même en vrai, c’est l’même en vrai
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| Yeah, Samedi 8 Avril, on finit les voix à Toulouse
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| L’album sort bientôt, j’ai peur mais je rappe
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| La vraie vie, celle qu’ils oublient parfois
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| Pas nous
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| Vas-y Flo mets-toi au piano
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| Olivio
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| — Avec tout, tout ce qu’il y a autour de vous, vous arrivez à garder les pieds
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| sur Terre
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| — Ça c’est normal
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| — J'sais pas, t’sais qu’il y en a peut-être plein qui auraient crachés sur tout
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| l’monde, oh pis t’as pas un truc plus gai? |
| Fais-moi écouter un autre truc chéri,
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| allez
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| — Plus gai euh, nan mais pas maintenant
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| On laisse ça dans l’album? |