Letras de Votre fille à 20 ans - Georges Moustaki, Vincent Delerm

Votre fille à 20 ans (original)

Votre fille a vingt ans, que le temps passe vite
Madame, hier encore elle était si petite
Et ses premiers tourments sont vos premières rides
Madame, et vos premiers soucis
Chacun de ses vingt ans pour vous a compté double
Vous connaissiez déjà tout ce qu’elle découvre
Vous avez oublié les choses qui la troublent
Madame, et vous troublaient aussi
On la trouvait jolie et voici qu’elle est belle
Pour un individu presque aussi jeune qu’elle
Un garçon qui ressemble à celui pour lequel
Madame, vous aviez embelli
Ils se font un jardin d’un coin de mauvaise herbe
Nouant la fleur de l'âge en un bouquet superbe
Il y a bien longtemps qu’on vous a mise en gerbes
Madame, le printemps vous oublie
Chaque nuit qui vous semble à chaque nuit semblable
Pendant que vous rêvez vos rêves raisonnables
De plaisir et d’amour ils se rendent coupables
Madame, au creux du même lit
Mais coupables jamais n’ont eu tant d’innocence
Aussi peu de regrets et tant d’insouciance
Qu’ils ne demandent même pas votre indulgence
Madame, pour leurs tendres délits
Jusqu’au jour où peut-être à la première larme
A la première peine d’amour et de femme
Il ne tiendra qu'à vous de sourire Madame
Madame, pour qu’elle vous sourie…

(traducción)

Tu hija tiene veinte años, como pasa el tiempo
Señora, ayer era tan pequeña
Y sus primeros tormentos son tus primeras arrugas
Señora, y sus primeras preocupaciones
Cada uno de sus veinte años para ti contó doble
Ya sabías todo lo que ella descubre
Olvidaste las cosas que la inquietan
Señora, y también le preocupó
Pensamos que era bonita y ahora es hermosa.
Para alguien casi tan joven como ella
Un chico que se parece a aquel para quien
Señora, usted había embellecido
Hacen un jardín con un parche de malas hierbas
Atar la flor de la vida en un hermoso ramo
Ha pasado mucho tiempo desde que te despojaron
Señora, la primavera se olvida de usted
Todas las noches que parecen todas las noches iguales
Mientras sueñas tus sueños razonables
Del placer y del amor son culpables
Señora, en el hueco de la misma cama
Pero los culpables nunca tuvieron tanta inocencia
Tan pocos arrepentimientos y tanta imprudencia
Que ni siquiera piden tu indulgencia
Señora, por sus tiernos delitos
Hasta el día en que tal vez en la primera lágrima
En el primer dolor de amor y esposa
Dependerá de usted sonreír señora
Señora, para que ella le sonría...