| Dix ans que Papa est parti, dix ans qu’il a quitt la place
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| Et chacun, dans tous les partis, prtend qu’il tait de sa race
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| Mme ses anciens dtracteurs s’abritent l’ombre de son chne
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| Et la droite, et la gauche en chњur arborent la croix de Lorraine
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| Il s’appelait De France, un chanteur l’avait dit
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| Avec quinze ans d’avance «Ce sera la zizanie quand Papa sera parti!»
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| Dix ans et je n’ai su de lui que ce qu’a dit la voix publique
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| Ds qu’un groupe se runit, voil son ombre qui rapplique
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| tort raison c’est comme a, dans les salons, dans les tavernes
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| Et depuis que s’est tue sa voix, c’est son fantme qui gouverne
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| Il s’appelait De France, un chanteur l’avait dit
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| Avec quinze ans d’avance «Ce sera la zizanie quand Papa sera parti!»
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| Qui donc parmi tous ces bavards, ces loups bavants qui s’invectivent
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| Ralliera sous son tendard, moutons blants, brebis craintives?
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| Qui donc, parmi ses hritiers, se dressera dans le tumulte
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| Pour nous gueuler qu’tre franais, c’est pas forcment une insulte?
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| Il s’appelait De France, un chanteur l’avait dit
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| Avec quinze ans d’avance «Ce sera la zizanie quand Papa sera parti!»
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| On me dit «Mon fils, allez-y, sur quel bord penchent vos mdailles?
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| Dites-nous non, dites-nous oui, ouvrez-nous enfin vos entrailles. |
| «Dix ans, dix ans et j’ai vieilli et si vous me voyez me taire
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| C’est d’tre au-dessus des partis comme mon illustre grand-pre
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| Qui s’appelait De France et Bcaud l’avait dit
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| Avec quinze ans d’avance «Ce sera la zizanie, pour pas dire la chienlit
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| Quand Papa sera parti! |
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