| J’avais quatorze ans comme mon cousin, et le coeur en fièvre
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| Ces deux jolies filles qui devinrent nos cavalières
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| Après un baiser bien vite volé, peu de bavardages
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| Furent nécessaires pour en voir davantage
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| Tous deux débutants, il fallut user bien de manigances
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| D’imagination pour ne pas trahir notre inexpérience
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| Nous nous escrimions pleins de bonne volonté, de courage
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| Et elles apprécièrent notre cafouillage
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| Tout se compliqua quand le lendemain pour les retrouver
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| Deux heures de vélo furent nécessaires; |
| à peine arrivés
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| Elles nous désarçonnèrent et en guise de récompense
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| Elles se démenèrent en conséquence
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| Le soleil tombé il fallait rentrer à notre village
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| Tous deux le sourire accroché la tête dans les nuages
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| La route montait aussi surement que notre tristesse
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| En nous éloignant loin de nos princesses
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| Et puis fatigués par la pente et par notre gymnastique
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| Mettant pied à terre pour reposer nos cages thoraciques
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| Nous vîmes arriver sur leurs mobylettes, les jeunes du village
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| De nos fiancées, qui faisaient barrage
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| Vous les coustougiens, les mérovingiens, faiseurs d’espadrilles
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| Vous qui venez chez nous la gueule en coeur nous piquer les filles
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| Venez dans le pré, on va vous apprendre à faire pénitence
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| On va vous montrer ce que l’on en pense
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| De retour chez nous il fut bien difficile d’expliquer
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| Les marrons, le r’tard, le trou dans le pantalon déchiré
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| Nous fûmes punis et plus jamais nous ne vîmes les belles
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| Qui avaient valu des gnons pour des pelles
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| Nous fûmes punis et plus jamais nous ne vîmes les belles
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| Qui avaient valu
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| Des gnons pour des pelles! |