| Allo!
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| Ouais, comment tu vas mon frère? |
| Comment c’est ta vie en c’moment?
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| Ouais, moi ça va, hein, t’as vu… la musique, tout…
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| Ah ouais, c’est galère, un peu l’bordel
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| Non mais moi aussi j’te jure… y a des hauts, y a des bas… ouais parfois
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| c’est… écoute ça j’t’explique…
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| Parfois bordéliques, souvent borderline
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| Interdites comme un cutter sur American Airlines
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| Mes quelques pensées ont la couleur du pavé
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| Dépravées, elles sentent le renfermé d’une G.A.V
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| OK, d’accord, elles dérangent comme mon cigare
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| Se brûlent les ailes comme Icare
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| Et crament comme un autocar de banlieue
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| J'écris c’texte crispé à la décision d’un non-lieu
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| Et rêve de mourir vieux
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| Quel est le sursis que l’on m’accorde
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| A part celui du pendu qui se balance au bout d’la corde
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| Bienvenue dans mon crâne, il y fait aussi sombre que dans l’canon d’une arme
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| C’est bien moins excitant que toutes ces vendeuses de charme
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| Quelques murs décrépis, quelques décombres
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| Et quelques filles qui évoluent dans la pénombre
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| Et dans ces conditions on n’y voyage qu’en fraude
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| On n’y voit forcément noir comme ces travailleurs de l’aube
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| Hein! |
| Y a trop de flammes dans nos crânes
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| Hein! |
| Y a trop de chrome dans nos paumes aussi
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| Y a trop de larmes dans nos drames
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| Hein! |
| Y a trop de plomb dans nos psaumes aussi
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| C’est pas toujours drôle c’que j’te récite
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| Y a trop de luttes intestines qui se dessinent
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| Y a trop de flammes dans nos crânes
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| Trop de chrome dans nos paumes, trop de larmes dans nos drames
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| Abandonnés sur le trottoir parce qu’en opposition
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| On n’y voit que des carcasses en décomposition
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| Qu’il te faudra enjamber
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| Entre ces regards à la froideur d’un mois d’janvier
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| Et des situations que personne ne peut envier
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| Et dans l'épaisseur d’un sang coagulé
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| J’ai mes neurones qui n’pensent qu'à s’entretuer
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| Ne se soignent qu'à l’alcool, et s’embrouillent sous alcool
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| Juste avant qu’on n’leur passe la camisole
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| Dans ma tête que de vitrines brisées
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| Qui ne reflètent que cette triste réalité
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| A laquelle tous semblent s’habituer
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| Aussi repoussant qu’une vieille prostituée
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| Aux allures d’eau usée que même les égoûts n’veulent plus évacuer
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| Y a trop d’buée sur le pare-brise pour y voir clair
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| J’ai les cellules qui font crisser les pneus et laissent de la gomme par terre
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| Quitte à péter l’carter pour fuir ces gyrophares
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| Qui grouillent dans mon crâne comme des cafards |