| Il pleuvait sur Paris et longue était l’attente
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| De tes pas sous la pluie, de tes yeux couleur menthe.
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| Je venais de là-bas, du pays du grand froid —
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| Mes mains ne tremblaient pas, mes levres, un peu, je crois;
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| Et puis j’ai reconnu ta voix dans la tourmente —
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| Ta voix tout droit venue du royaume ou l’on chante.
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| Je n’avais plus de mots, je n'étais plus qu’un rire,
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| Et dans mes yeux, de l’eau qui coulait pour te dire:
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| Mon chevalier, mon roi de France,
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| Mon amour aux mille blessures,
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| Fais-moi entrer dans tes silences
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| Et me blottir sous ton armure.
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| Mon chevalier, mon roi de France,
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| Je te suivrai, je te le jure,
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| Sur tous les chemins de l’enfance,
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| Et sous la mer, et dans l’azur,
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| Et dans l’azur…
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| Tu parlais de Venise et de tes vies errantes,
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| De ta mélancolie dans la forêt dormante;
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| Tu disais que le vent connaissait tes secrets
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| Et qu’une fille, un jour, les avait transpercés.
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| Je t’ai pris par la main comme une adolescente
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| Et je t’ai raconté les étoiles absentes,
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| Les astres disparus dans la nuit des soupirs,
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| Et le cœur d’une femme en forme d’avenir.
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| Mon chevalier, mon roi de France,
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| Mon amour aux mille blessures,
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| Fais-moi entrer dans tes silences
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| Et me blottir sous ton armure.
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| Mon chevalier, mon roi de France,
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| Je te suivrai, je te le jure,
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| Sur tous les chemins de l’enfance,
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| Et sous la mer, et dans l’azur,
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| Et dans l’azur… |