| Encore des sueurs froides pour la major
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| Et pour les flics de la confiture pour les porcs
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| Peut-on truander le fisc comme une maison de disque
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| Et pas que pour l’amour du risque? |
| Je suis sceptique
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| C’est vrai qu'à ce niveau-là, on tient beaucoup de ces quidams
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| Admirateurs de tam-tam puis employeurs sans états d'âmes
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| Ça nous fera toujours des points communs, allez une franche poignée de mains
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| Et on oublie comme on a tous failli d’où l’on vient
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| Et on survit dans la niche du chien
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| Tout seul, apprends à fermer ta putain de gueule
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| Même si le soir c’est bruyant, dans certains endroits de la capitale
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| Même enfoncé dans ma capuche le regard fuyant
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| On n’est jamais à l’abri d’une balle de la police
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| Comme du côté de Dammarie-les-Lys
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| Les frères ne rêvent que de rester entiers
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| N’allez pas vous imaginer autre chose
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| Connaissent la misère du travail au chantier
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| Pendant huit heures de suite avec une heure de pause
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| Alors écoute quand je te cause, à l’instinct du quotidien
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| Même si ces mots qui me viennent n'ébranleront jamais la volonté des anciens
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| Qui pour manger et boire ont connu les cours du soir
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| Risqué le purgatoire de la clandestinité, de ce côté de la Méditerranée
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| Ma musique porte cette empreinte, qu’on le veuille ou non
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| Quand toute ma génération s’esquinte sur le béton
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| C’est toute la différence — elle est belle la France
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| Et qui me parle de ceux qui n’ont pas eu cette chance
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| Entre les mains sales suffisamment tôt et déjà des rides sur la peau
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| Ou alors les poches vides mais les reins solides pour tous les sales boulots
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| Ils nous aiment comme le feu, dites-vous le, on ne se fait plus d’illusions
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| Ils nous aiment comme le feu, hé ouais dites-vous le
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| Je suis ce feu qui s’déclare dans un champ de coton…
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| Ils nous aiment comme le feu, on se défend comme on peut
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| Comme on croit, comme ça vient, comme on refuse une collier pour chien
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| Rien, je n’ai rien de plus à offrir
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| Rien de mieux à écrire qu’un peu de prose trempée d’alcool à brûler
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| Qu’un peu de crache raclée dans le fond du gosier
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| On fauche bien les blés pour le grain
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| Nos grandes gueules le seront pour l’exemple
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| Et deux sales procédures pénales nous aboient dessus ensemble
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| Elles ont le goût de la merde fraîche
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| Elles y ressemblent et sont bien drôles pour qu’on en tremble
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| Que veux-tu? |
| Malgré leur laisse au cul
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| On empêche pas les clébards à l’affût de pisser au pied des statues
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| Fiche-nous si tu veux, juge-nous c’est mieux mais garde tes paniers de crabe
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| Tes miettes de table ou tes strapontins de sable
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| Il y a une charge instable au bout du câble
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| Quand le présent se parfume d’une oraison future, quand il se résume à
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| conjuguer plusieurs milliers de blessures parmi les bennes à ordures
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| On ne marchande pas, on frappe fort plusieurs fois
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| Jusqu'à se tenir complètement droit. |
| Et ça n'étonnera que les sourds
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| Les aveugles ou les muets, vieux, ils nous aiment comme le feu
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| Ils nous aiment comme le feu, dites-vous le, on ne se fait plus d’illusions
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| Ils nous aiment comme le feu, hé ouais dites-vous le
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| Je suis ce feu qui s’déclare dans un champ de coton… |