| «Vas-y… 19.213. |
| et tu fais le 2 pour Alger
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| Allo? |
| Ouais c’est moi ! |
| Quoi? |
| Il est pas encore revenu, wouahou,
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| et comment je vais faire maintenant, comment? |
| Ah, je débrouille encore je
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| débrouille. |
| Bravo, champion t’as les solutions de problème, je débrouille»
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| Hey ! |
| Salut cousin, tenir les murs j’en avais ras-le-bol
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| Et je voulais voir ce qu’il y avait de l’autre côté de la parabole
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| J’ai pris ma valise et mes quelques épargnes
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| Franchi les frontières du Maroc et puis de l’Espagne
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| Là-bas ça va mal donc que dire et que faire?
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| J’ai laissé derrière moi, mon père, ma mère et mes deux frères
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| J’ai du partir mais j’aime ce pays que je laisse
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| Il est si beau, mais y a pas d’avenir pour la jeunesse
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| Rien de mieux à faire que d’aller voir ailleurs si j’y suis
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| Ça fait longtemps que y en a plus que pour les vieux par ici
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| L’Algérie c’est mon pays mais j’ressens comme un malaise
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| Envie d'être à l’aise, de l’autre côté sur les terres françaises
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| Envie de faire du pèze, mettre à l’abri la mille-fa
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| Troquer ma djellaba contre un jean et des baskets
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| Oublier l’horreur, les soucis faire la fête
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| Revenir au bled blindé avec une caisse qui en jette
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| Salut cousin, ça sent la France à quelques mètres
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| Apparemment j’ai bien suivi les schémas glissés dans tes quelques lettres
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| Je suis pressé de connaître une autre mentalité
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| Peut-être une jolie fille qui me fera changer de nationalité
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| Dans notre pays y a peu d’avenir pour les travailleurs
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| Moi je fais partie de ceux qui rêvent de tenter leur chance ailleurs
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| D’ailleurs j’arrive bientôt à destination
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| Je suis à quelques heures de Marseille, j’ai plus qu'à suivre les indications
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| Salut cousin, j’ai dû quitter le pays que j’aime tant
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| Car chez nous y a ce qu’on appelle les évènements
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| Salut cousin, y a pas d’avenir la vie est dure
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| Et d’où j’viens, j’en avais marre de tenir les murs
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| Cousin c’est le grand vide un mois à destination
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| Et j’déprime j’ai la migraine quand je mate ma situation
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| Je suis plus si sur de mon choix, ici chaque soir j’ai le cœur lourd
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| J’cours après un connard pour une fausse carte de séjour
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| J’crèche à bès-Bar, côté nord de la capitale
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| Dans un p’tit squat avec Omar le p’tit cousin à Fayssal
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| Même si c’est pas si facile, maintenant je suis là faut foncer
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| Appelle la famille de ma part fais ton possible pour les rassurer
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| Dis à ma mère que j’commence à faire des thunes
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| Que j’taffe au noir au marché, j’vends des fruits et des légumes
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| Qu’en tant que clandestin j’connais bien mon rôle
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| Je suis mon destin et j'évite les contrôles
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| Et il parait que mon frère va se fiancer dans un mois
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| Ici j’suis bloqué encore une cérémonie sans moi
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| J’ai quitté ma ville j'étais solide et pas fainéant
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| C'était beau le début mais aujourd’hui j’vois l’inconvénient
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| Dur de s'épanouir dans la clandestinité
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| Prise de tête, ici c’est pickpocket ou la mendicité
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| Ils kiffent nous faire passer pour des phénomène de foire
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| À force d’insister y en a qui finiront bien par les croire
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| Tout ça, ça donne à réfléchir le cul entre deux chaises
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| Ma vie en deux se déchire, ici j’suis pas plus à l’aise
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| ‘'Alors Monsieur l’Consul ! |
| Tu m’donnes un visa d’un jour et moi j’me
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| débrouille après ‘'
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| Salut cousin, j’ai dû quitter le pays que j’aime tant
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| Car chez nous y a ce qu’on appelle les évènements
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| Salut cousin, y a pas d’avenir la vie est dure
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| Et d’où j’viens, j’en avais marre de tenir les murs
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| J’veux aller où j’veux quand j’veux en esquivant les frontières
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| La la la terre promise est-ce que c’est ici?
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| Scred connexion
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| Salut cousin, j’ai dû quitter le pays que j’aime tant
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| Car chez nous y a ce qu’on appelle les évènements
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| Salut cousin, y a pas d’avenir la vie est dure
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| Et d’où j’viens, j’en avais marre de tenir les murs |