| J’ai pris le grand couteau à viande
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| Qui reposait sur le comptoir
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| Entre un flacon de coriandre
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| Et un autre de poivre noir
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| J’avais préparé un souper
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| T’en aurais pas cru tes papilles
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| Mais lorsque minuit a sonné
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| Tu étais encore invisible
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| Je suis sortie, ainsi armée
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| Nos deux bouteilles de vin dans l' corps
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| Je les ai bues à ta santé
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| Maintenant, j' les digère à ta mort !
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| J’ai essayé ton cellulaire
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| C'était toujours le répondeur
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| J’ai même essayé chez ta mère
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| Chez tes copains puis chez ta sœur
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| Maintenant, j' me rends à la brasserie
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| La vieille baraque au bord du lac
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| Voir si c’est là que tu m’oublies
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| Et j’ai mis l' couteau dans mon sac
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| Sur le trajet, j' t’appelle encore
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| Mais plus j' t’appelle et moins t’es là
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| Moins ça répond et plus j' crie fort
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| Je sens la rage qui monte en moi
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| Je me stationne tout d' travers
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| Je cherche ton camion du regard
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| Je croise deux de tes compères
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| Y disent qu’y t’ont pas vu ce soir
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| Alors, en route pour le village
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| J' m’en vais t' coincer à ton adresse
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| J' vois dans ma tête comme une image
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| T' es pas tout seul et t' es nu-fesses
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| Dire que y a ton souper dans l' fourneau
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| Qu’est calciné comme mon orgueil
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| Dire que ça sentait bon tantôt
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| La coriandre et le cerfeuil
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| J' suis pas un ange, j' suis pas à jeun
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| Mais j' mérite pas qu’on s' paie ma gueule
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| S’y faut qu' j' te retrouve avec quelqu’un
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| Alors qu' tu m’as laissée toute seule
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| Je sais que j' vais mal réagir
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| Mais j’ai comme une curiosité
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| Que j’ai comme pas l' choix d’assouvir
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| C’est une foutue nécessité
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| Appartement quatre cent douze
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| J' colle mon oreille sur ta porte
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| Ça sent le fort et la partouze
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| J’ai plus d' contrôle et je m’emporte
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| À grands coups d' pied, j’essaie d’ouvrir
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| T’as dû fermer avec un meuble
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| Je gueule, je cogne et je vois v’nir
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| Le vieux concierge de l’immeuble
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| Y veut qu' j' me calme et il m’attrape
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| Y me conseille de me contenir
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| Alors j' lui fous un grand coup d' sac
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| Et j' vois son cou s' mettre à rougir
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| Ça doit être toi, mon écœurant
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| Qu' a signalé le neuf un un
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| Parce qu’en deux temps et trois mouvements
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| La police a r’trouvé l' défunt
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| C’est sûr que j' m’en vais en prison
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| J’ai pas d' remords, j' suis une jalouse
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| J' suis sûre que l' concierge est un con
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| Qu’allait te r’joindre dans ta partouze ! |